Pourquoi avoir une consultation pré-conceptionnelle? (Kinderwunsch)

Peu de couples savent que la consultation pré-conceptionnelle existe. En France, la sage-femme peut réaliser la consultation pré-conceptionnelle. En Allemagne, celle-ci est réalisée par le gynécologue. Cette consultation est remboursée par les caisses d’assurances maladie (die Krankenkasse).

Lors de la consultation, une anamnèse détaillée est réalisée afin de connaître les antécédents médicaux, chirurgicaux, gynécologiques et obstétricaux du couple et même de la famille.

Lors de cette consultation seront évoqués notamment :

– facteurs de risque liés à une pathologie et un traitement existant (épilepsie, hypertension artérielle, diabète, migraines…). C’est effectivement intéressant d’adapter un traitement prééxistant en vue d’une grossesse. Il est conseillé pour certains médicaments un arrêt de plusieurs mois avant la conception (ex : anti-épileptiques).

– les sérologies comme l’immunisation à la toxoplasmose, vaccination contre la rubéole, recherche du groupe sanguin, éventuellement des sérologies comme VIH, hépatite B, C…

– le rappel de vaccination dTcaP (diphtérie, tétanos, coqueluche, poliomyélite) peut être proposé (voir article sur rappel vaccin dTcaP)

– sensibilisation aux effets du tabac, de l’alcool et usage de produits illicites et proposer de l‘aide et des solutions si besoin

– prescription de l’acide folique = vitamine B9 (voir article sur la vitamine B9)

– frottis cervival

– le cycle féminin. Le gynécologue demande s’il y a des anomalies comme l’absence de règles ou des saignements fréquents. Une absence de règle régulière et de plusieurs mois n’est pas normale et doit faire l’objet d’une consultation

– la contraception utilisée habituellement.

– des problèmes chez l’homme pouvant l’amener à consulter un urologue par exemple

– une échographie est souvent réalisée afin de visualiser l’appareil génital interne de la femme (ovaires, utérus, col)

Cette consultation permet de se préparer à une grossesse sereinement, permet de diminuer le risque de fausses couches et permet de parler d’éventuelles peurs ou angoisses…C’est encore mieux si le papa se joint à la consultation car avoir un enfant est un projet à 2. Je n’ai parlé jusqu’ici que de l’aspect médical de la période préconceptionnelle.

Dans notre société occidentale, les rites autour de la fertilité n’existent plus. Cette période n’est pourtant pas banale. Isabelle Challut, dans son livre, Rituels de femmes : pour réenchanter la maternité, donne des astuces pour resacraliser la période pré-conceptionnelle, avoir des rapports sexuels en conscience, puis ritualiser les différentes étapes de la grossesse, de l’accouchement et du post-partum.
Lorsque le couple a pris la décision de concevoir un enfant, l’homme et la femme adoptent parfois de nouveaux comportements, se prédisposent psychologiquement à l’arrivée d’une grossesse et des sentiments ambivalents peuvent être ressentis…

La période préconceptionnelle peut être très rapide, par exemple, quelques semaines après l’arrêt de la contraception, une grossesse apparaît. Mais l’institut national d’études démographiques montre qu’il faut compter en moyenne 7 mois pour concevoir un enfant. Et 97% des couples y sont parvenus dans l’année. Malheureusement, des couples peuvent rencontrer des problèmes d’infertilité et la période préconceptionnelle peut s’allonger et durer des années. Cette période peut engendrer des tensions fortes dans le couples qui est de plus en plus stressé de ne pas concevoir cet enfant tant attendu. La procréation médicalement assistée (PMA) offre aux couples cette possibilité d’augmenter leurs chances de concevoir.

Sinon, il y a aussi le cas, des grossesses surprises où il n’y a pas vraiment eu de période préconceptionnelle consciemment vécue par le couple. Dans ce cas, la préservation de la grossesse est incertaine et dépend de multiples facteurs dont je ne vais pas parler ici. Je voulais rajouter un petit mot pour les parents adoptifs qui vivent aussi une sorte de période préconceptionnelle en attendant l’arrivée de leur enfant.

En tout cas, il est intéressant de penser comment on aimerait vivre sa grossesse et son accouchement suffisamment tôt.
Hippocrate disait « Que ton aliment soit ton premier médicament ». Peut-être, pourriez-vous faire un bilan chez un naturopathe pour améliorer votre alimentation dans votre quotidien et vous aider à vivre cette maternité le plus sereinement possible.

Le choix du lieu de naissance a aussi son importance. Si vous voulez aller en maison de naissance ou accoucher à la maison, il faut contacter les sages-femmes dès le test positif. Et cette idée demande une certaine réflexion et une connaissance de soi, dans des pays où la norme est d’accoucher à l’hôpital. Le suivi prénatal physiologique peut être effectuer par des sages-femmes sauf les échographies qui seront réalisées par un gynécologue.

Laura, sage-femme